Expérimentation Astredhor Loire-Bretagne : deux journées pour diffuser les avancées techniques
Les 17 et 18 septembre 2025, Astredhor Loire-Bretagne a organisé ses journées techniques à la station des Ponts-de-Cé. Au programme : présentation des résultats d’essais, ateliers et table-ronde sur la transition énergétique.
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Gestion de l’eau, alternatives aux phytosanitaires, fertilisation raisonnée, biodiversité fonctionnelle et transition énergétique : les rencontres 2025 d’Astredhor Loire-Bretagne illustrent la volonté d’Astredhor d’être « un appui technique fiable, pragmatique et tourné vers l’avenir », comme l’a souligné Christophe Rolshausen.
Le président du conseil territorial d’Astredhor Loire-Bretagne a présenté la feuille de route pour 2025-2028, axée sur trois chantiers :
- l’eau avec des solutions d’optimisation, d’économie et de valorisation ;
- les alternatives aux produits phytosanitaires ;
- et le développement de nouveaux services coconstruits avec les professionnels.
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Eau : de la production au paysage
Lors de son intervention en salle, Olivier Fouché, du bureau d’études Florysage, a rappelé que la gestion de l’eau en production influence directement le comportement des plantes chez le paysagiste. Cette gestion ne se limite pas à la sécheresse : « Elle doit aussi intégrer les excès liés aux épisodes pluvieux plus intenses ».
L’enrichissement des sols en matière organique reste décisif : une hausse de 1 % multiplie sa capacité de rétention d’eau par cinq au minimum. Les stratégies de gestion présentées vont du travail du sol et de l’aménagement topographique (noues, bassins, jardins de pluie) – « Il faut s’intéresser au trajet de l’eau » - à la végétalisation multistrates, paillage organique et ombrage.
Le réemploi, le choix des systèmes d’irrigation, les OAD (sondes, capteurs) permettent de limiter les besoins.
Pour conclure, le conseiller a invité à consulter le Guide Astredhor de bonnes pratiques pour économiser la ressource en eau.
Concertation autour des projets
La présentation des nouveaux projets Parsada, Trans’herbe et Trans’thrips, respectivement sur la gestion des adventices et la lutte contre les thrips en itinéraires « zéro phyto », a été l’occasion de consulter les participants sur les axes de recherche à privilégier au sein de la station (leviers, espèces ciblées…).
Pour Trans'herbe, les leviers sont le paillage, les méthodes mécaniques, les précédents culturaux, l’éco-pâturage, le BRF (Bois raméal fragmenté) ou encore les ferments lactiques.
Trans’thrips va s'intéresser aux deux grandes familles de thrips, ceux des fleurs (Frankliniella occidentalis, Thrips tabaci…) et ceux des feuillages (Thrips setosus, Hercinothrips, Echinothrips americanus…), qui nécessitent chacune des méthodes de lutte distinctes de par leur mobilité différente. Les leviers visent à exclure les thrips (filets), les détourner de la culture (plantes de service) ou les tuer (aspiration, prédateurs, micro-organismes entomopathogènes…).
Par ailleurs, après une présentation d’un essai sur Photinia comparant différents équilibres azote/potasse et dosages, les professionnels ont été invités à orienter la suite des travaux. Parmi les principaux constats obtenus avec les engrais minéraux : l’absence d’effet de l’équilibre N/K sur les ravageurs ou la longueur des pousses à azote constant ; ou encore une perte de croissance de 10 à 14 %, non proportionnelle, avec une réduction de dose de 40 %.
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Des alternatives qui font leurs preuves
Une synthèse de plusieurs expérimentations démontre l’intérêt des araignées en tant qu’auxiliaires majeurs. Généralistes, elles limitent les ravageurs dès les faibles densités, contrairement aux auxiliaires spécialistes (coccinelles, syrphes) qui agissent en curatif.
Les résultats d’essais de paillage hors-sol (cosse de sarrasin, cosse de cacao, miscanthus, chanvre, lin...) sur piment confirment leur efficacité anti-adventice, avec toutefois un risque de faim d’azote selon les matériaux (balle de riz, chanvre, granulés de paille).
L'ajout de plantes de service fleuries a permis d'augmenter significativement le nombre et la diversité des auxiliaires prédateurs de pucerons (syrphes, cécidomyies, coccinelles) par rapport à une parcelle témoin sans fleurs, et de baisser d'environ 20 % l’infestation globale en pucerons.
Parmi les plantes testées, Tagetes signata s'est montré efficace par sa floraison abondante (attention, cette annuelle se ressème facilement).
Eryngium (chardon bleu) s'est également révélé intéressant pour sa capacité à fleurir et à fournir du nectar en pleine canicule, lorsque les autres ressources se font rares.
Concernant la lutte biologique contre le tétranyque tisserand sur rosier en pot sous serre, Amblyseius andersoni s'est montré l’acarien prédateur le plus efficace pour ralentir le démarrage de l'infestation au printemps. L'ajout de plantes à pollen (graminées) a permis de retarder l'infestation des ravageurs d'environ une semaine. L'arrivée spontanée de la coccinelle Stethorus punctillum, comme une réponse curative naturelle aux fortes densités, souligne l'importance d'un écosystème fonctionnel.
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